Le site Al-Binaa vient de publier un article de Wafiq Ibrahim au sujet du nouveau projet des États-Unis au Moyen-Orient.
L’auteur rappelle que le projet de Washington pour dominer la sphère politique du Moyen-Orient, notamment en faisant éclater les États indépendants de la région, avait commencé dès la chute de l’ex-bloc communiste en 1991. Mais en 2018, le projet américain a subi une défaite importante face à la Syrie et l’Irak, qui bénéficiaient du soutien de la Russie et de la République islamique d’Iran.
Wafiq Ibrahim estime que les États-Unis sont actuellement en train de mettre en application la dernière partie de leur plan global en agitant la carte d’une guerre directe contre l’Iran, en utilisant surtout leurs moyens médiatiques, sans que Washington ait réellement la volonté d’entamer un conflit frontal avec les Iraniens sur le terrain.
D’après Wafiq Ibrahim, ce projet américain aurait quatre objectifs principaux :
1. Affaiblir les États arabes de la région, en empêchant que l’Irak et la Syrie jouent de nouveau un rôle dans les équations politiques du monde arabe ;
2. Faire avancer le projet du « Deal du siècle » ;
3. Réduire l’influence de la République islamique d’Iran dans toute la région, de l’Afghanistan au Liban ;
4. Empêcher la Chine et la Russie de rivaliser l’hégémonie américaine au niveau mondial.
Depuis près de vingt ans, les États-Unis cherchent à faire éclater les États de la région : la guerre d’Afghanistan en 2001, la guerre d’Irak en 2003, la guerre civile en Syrie en 2011 et la guerre contre le Yémen en 2015. Dans tous ces pays, l’objectif de Washington consistait à affaiblir le pouvoir central et à préparer le terrain au démembrement de ces pays.
Selon Wafiq Ibrahim, les Américains souhaitent que les Forces démocratiques syriennes (FDS), composées essentiellement de groupes kurdes syriens, adhèrent complètement à ce projet.
D’après les stratèges américains, la prise de contrôle définitive de l’est de la Syrie par les FDS pourrait briser le contact entre l’Irak et l’État syrien. Aux yeux de la Maison-Blanche, la création d’un « canton kurde » dans l’est de la Syrie affaiblira à la fois l’Irak et la Syrie et aura des conséquences négatives sur le pouvoir de l’Iran et du Hezbollah libanais.
Cependant, les États-Unis ont réalisé que la formation d’un « canton kurde » dans l’est de la Syrie ne serait pas suffisante pour changer la donne au niveau régional entre les États-Unis et l’Iran.
Dans ce sens, Wafiq Ibrahim estime que les Américains cherchent maintenant à créer un bloc sunnite à l’intérieur de l’Irak qui soit soutenu à la fois par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et la Turquie. Selon l’auteur, l’objectif final des États-Unis serait de réaliser complètement le projet du « Deal du siècle » en profitant de l’affaiblissement du monde arabe.